10 mai 2009
Transcendante
Pardonnez mon mépris de votre besoin de goûter des chairs, ma répugnance envers votre besoin d’intimité. Pardonnez mon incapacité à ouvrir l’antre de mes maux, mon handicap à vous offrir mes mots.
Voyez-vous, il y a que j’ai mal aux blessures que je me suis jadis infligées. C’est qu’elles ont peut-être du mal à cicatriser. Parfois, je regarde mon corps dans la glace, cet amoncellement de cellules que j’ai tant voulu euthanasier. Et alors je sais. Que jamais je ne pourrai l’offrir à qui que ce soit. Que toujours, il me restera. Trop longtemps, il a été le véhicule de la sublimation de mes mal-d’être. Je me suis jouée de lui.
L'ai accroché à un merisier et
ai attendu que les vautours viennent le dévorer.
Mon corps, ce truc malsain et déséquilibré.
Mon corps barbelé
mon corps incapable d’amour
mon corps champ de bataille
mon corps terrain de victoire de la destruction.
Mon corps rongé par les pulsions freudiennes de néantisation.
J’ai mal à ma dépouille impropre à la proximité, mal à mon essence inapte à la sensualité.
Car voyez-vous, une fois qu’on s’est soi-même violée, notre dépouille, elle n’est bonne qu’à déserter.
Et alors, haut et fort je proclamerai, vive l’Indépendance, vive la Liberté.
Publicité
Publicité
Commentaires